Le GNS, cet acronyme barbare.
Il s'agit, en gros, des dispositions et attentes d'un joueur donné à l'égard d'une partie ou, pour notre choucroute, d'un jeu.
Derrière chacune de ces lettres se cache un petit malin qui a ses exigences et qui sera le rival du game designer pendant toute la production d'un jeu : le joueur. Il est à noter que ces catégories ne s'excluent pas mutuellement.
Gamism : (Step on up!) On peut aussi appeler ça « Qui a la plus grosse ? » il s'agit surtout d'une volonté d'achèvement, d'accomplissement de grandes choses.
Narrativism : (Story now.) La plus sentimentale des trois optiques. Le joueur tend à s'attacher au personnages qui peuplent sont univers notamment celui qu'il incarne.
Simulationnism : (The right to dream.) Le romantisme à l'état pur. Le changement de monde, l'exploration du canon est célébrée.
Appliqué au jeu vidéo, ça donne quoi ?
Il n'est pas très difficile d'établir un parallèle entre ces trois « catégories » de joueurs lorsqu'on arrive dans le jeu vidéo.
Gamism : Faire le plus grand nombre de frags à Call of Duty, avoir le meilleur stuff à World of Warcraft (notez que ça peut entrer dans le Narrativism) sont des exemples de comportements gamistes (ou ludistes, en français – j'avoue ne pas aimer cette dernière appellation.)
Narrativism : Mettre Liara/Garrus dans son lit dans Mass Effect, finir Gone Home sont typiquement des comportements de narrativiste, qui aimera se prendre en affection pour les divers personnages (qu'ils soient là ou non.)
Simulationnism : Récupérer tous les voxophones de Bioshock, explorer l'intégralité de la carte de Fallout (c'est un peu gamiste aussi) c'est un peu être simulationniste, puisqu'on explore le canon de l'univers qui nous abrite.
On pourrait éventuellement ajouter une catégorie au tout :
Casualism : Jouer à la Wii / WiiU. Ou plus sérieusement, pratiquer le jeu en sessions très courtes et occasionnelles, typiquement WiiSports ou Candy crush.
Mais dis-moi, Jamie...
En terme d'application, ça permet d'aider au ciblage (exemple : CoD Gamist 12 *troll*.) Mais aussi à l'achat, si on utilise un rating approprié. Une sorte de guide d'achat au même titre que les PEGI et consorts, mais dédiés aux « styles » de jeu. Disons à leurs visées, au moins.
L'avantage, c'est qu'à l'heure de l'hybridation des genres, ça permet au joueur (ou à la personne qui veut lui offrir un jeu) de s'y retrouver de façon claire sans avoir à consulter internet de fond en comble quand il ne s'y connaît pas.
Petit plus
L'école de Turku (Finlande) ajoute une quatrième catégorie qu'elle nomme Immersionnisme (je vous passe le terme local que vous peineriez à prononcer.) C'est une sorte de mélange entre le Narrativism et le Simulationnism : on tend à s'immerger dans une conscience étrangère et de vivre avec l'environnement de celle-ci. La principale différence réside dans la façon de recevoir l'expérience : ils veulent être pris aux tripes, les gars.
Les pays du nord ont une façon un peu bourrine d'appréhender les expériences ludiques. Pour faire court, ils font des jeux de rôle grandeur nature en simulant la vie dans un asile psychiatrique. Et c'est pas ce qu'ils font de pire...
Pour conclure
Ca commence à devenir un peu long, je vous l'accorde.
Je ne connais pas l'avenir du jeu vidéo, mais il est possible que ce genre de considérations puisse améliorer l'expérience joueur. Si on prend le controversé Bioshock Infinite... Une grande partie des gens qui râlent viennent plutôt du côté des gamistes (pas de challenge) et des simulationnistes fondamentaux de Bioshock (pas un Bioshock.) On peut imaginer qu'un label « Narrativist » aurait permis à certains de se passer la perte de temps.
Et c'est plus ou moins les mêmes qui râlent sur Beyond : Two Souls...
PS : Le but n'est pas d'être exhaustif sur ce qu'est le GNS ou les théories rôlistes. Je vous invite à faire vos recherches comme des grands. ;)